Capitaine Jean Pinel

Jean Pinel (?-1700), Négociant et corsaire Français à Saint-Christophe et à la Martinique

En 1681-1682, il commande un vaisseau de 200 tonneaux, Le Joly, armé à la Rochelle et effectuant un commerce triangulaire pour le compte de Jean-Baptiste du Casse, directeur de la Compagnie du Sénégal.

En 1682-1684, il est Commis général de la Compagnie d’Afrique aux îles de Saint-Christophe et de Sainte-Croix, grâce à l’appui de son beau-frère Claude Céberet du Boulay, actionnaire de la Compagnie du Sénégal.

En 1690, il est capitaine de milice de Saint-Christophe et résiste aux anglais à la tête d’environ 900 hommes pendant le siège de l’île. A la capitulation, il obtient d’être transporté avec toute sa famille à la Martinique. Il s’installe à Saint-Pierre Le Mouillage. De là, comme d’autres exilés de Saint-Christophe, il se lance dans la course pour compenser la perte de sa fortune.

Excellent marin, il commande successivement divers navires corsaires et se construit une renommée par ses exploits et ses captures. Il se joint parfois à d’autres flibustiers pour participer à des campagnes d’envergure, parcourant toute la Mer des Caraïbes ou poussant jusqu’aux Bermudes et les côtes d’Afrique.

En 1694, il est le capitaine de La Volante, une corvette réputée « la meilleure voilière des îles d’Amériques » et dont la capture est mise à prix par les Anglais à cause des lourdes pertes qu’elle leur inflige.

Lorsque sa fortune revient, il commence à se distinguer à partir de 1696 comme armateur, rachetant aux enchères divers navires capturés par les flibustiers et les armant pour la course. En 1697, on le voit vendre à la Guadeloupe Le Lion d’Or, un navire pris aux Anglais par la frégate Le Postillon.

Par le traité de Ryswick du 20 septembre 1697, l’île de Saint-Christophe est a nouveau partagée entre Français et Anglais. Les français peuvent revenir sur leurs concessions abandonnées mais sont assez retissants à en prendre le risque.

Le capitaine Pinel possède de grandes habitations à la Pointe de Sable et entreprend son rétablissement à Saint-Christophe début 1700.

Mais le 14 janvier 1700, alors qu’il est vu comme l’habitant le plus riche et le plus puissant de Saint-Christophe, il est tué accidentellement d’un boulet de canon qui lui emporte le bas ventre et la cuisse. Le coup de canon a été tiré par erreur par la batterie du corps de garde alors que son brigantin s’apprêtait à quitter la rade de Basse-Terre pour rendre service à des habitants.

Il laissa douze enfants sans père ni mère dont le plus jeune n’avait que trois ans. Ils furent placés sous tutelle à la Martinique. L’un de ses fils sera en 1728 armateur de Fort-Royal.

Sa mort causa un grand émoi à Saint-Christophe car il était considéré comme le bienfaiteur de la population.

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